Poterie / Céramique

Laurence Beauchamps sort du lot par rapport aux autres artisans présents. Contrairement à eux, elle ne nous montre pas son métier. Son travail est celui d’une passionnée, elle ne vit pas de ses créations. La poterie est un art qui consiste à manipuler différents types de terres, permettant de créer une infinité d’objets, allant d’une assiette à des sculptures. C’est un art qui demande énormément de patience, puisque réaliser une seule pièce peut prendre plusieurs jours.

Photographie par Amélie Vergnaud

« Ce que je trouve essentiel, c’est le contact avec la matière »

Il y a plusieurs sortes d’argile (faïence, grès et porcelaine), et chacune d'entre elles se comporte différemment lors de la cuisson. Par exemple, la faïence se cuit à basse température (environ 980°C) tandis que le grès se cuit à environ 1280°C. Il faut donc faire attention à la température du four pour ne pas se retrouver avec une mauvaise surprise… Laurence nous confie une anecdote à ce propos. Pendant son apprentissage de la poterie, elle a réalisé une cloche en faïence. Le potier lui apprenant à tourner a mis sa cloche dans un four à 1280°C et lorsqu’elle en est ressortie, ce n’était plus une cloche, mais un cendrier. La température trop élevée avait fait fondre la matière. Sous la cloche, le potier avait également mis la première assiette qu’elle avait réalisée. Celle-ci s’est retrouvée collée avec la cloche qui avait fondue.

Photographie par Amélie Vergnaud

Nous lui avons demandé si elle avait des conseils à donner à des personnes souhaitant faire de la poterie. Pour elle, cet art doit avant tout être pratiqué avec de la passion. La patience et le lâcher prise sont deux qualités nécessaires. Il est cependant difficile d’en vivre dans cette région, car la Seine et Marne n'est pas assez touristique.

Elle nous a expliqué comment elle fixe le prix de ses créations. Tout d’abord, elle se base sur le matériau qu’elle utilise (la porcelaine coûte plus cher que le grès par exemple) et sur l’émail qu’elle ajoute (si elle est plus ou moins travaillée). En théorie, elle devrait fixer ses prix en fonction du temps de travail, mais certaines pièces seraient vendues beaucoup trop chères et ne seraient donc jamais achetées.

« Ce qui m’intéresse, ce n’est pas de vendre, c’est de faire. »